Agression verbale et insultes au travail : Quels recours pour le salarié ?

Agression verbale et insultes au travail :
Thèmes :
agression verbales au travail, violence verbale au travail, insultes au travail, agression verbale, violence verbales, harcèlement moral, harcèlement travail, agressivité verbale, recours, prud'hommes, procédure, employeur, salarié
Par Marion SOULÉ Lu 93539 fois Mise à jour le : 28/01/2021 Publié le : 16/05/2017


Que faire en cas d'agression verbale et d'insultes au travail ?

Vous êtes victime d'insultes, de d'agression ou de violence verbales sur votre lieu de travail : en d'autres termes, d'un véritable harcèlement rendant les conditions d'exercice de votre activité professionnelle intenables. Cette forme de violence est rigoureusement réprimée et votre employeur doit prendre toutes les mesures appropriées pour la prévenir et/ou la faire cesser. Que faire dans le cas contraire, si la situation persiste ?
 

L’essentiel.

Ce que dit la loi : La profération répétée d'insultes et d'agressions verbales est reconnue et punie par la loi, qui crée une obligation pour l'employeur de prévenir la survenance de situations d'agression verbale, sans quoi il sera tenu directement responsable.

Délai pour agir : 5 ans à compter du dernier agissement d'harcèlement

Procédure simplifiée par Internet : SaisirPrudhommes.com permet de demander à l'employeur une résolution du litige à l'amiable par l'envoi d'une Mise en Demeure et facilite l'édition du dossier aux fins de saisine du Conseil de prud'hommes, en ligne, sans besoin d'un avocat.

 

|  CADRE & PRINCIPES  |

La prévention par l'employeur des agressions
verbales et insultes au travail


Les agressions verbales et insultes perpétrées au travail
sont reconnues comme du harcèlement moral


Les insultes et agressions verbales sont une forme de violence prise en compte par le code du travail au titre du harcèlement, qui les prohibe fermement  : "aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d'altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel" (article L. 1152-1 du Code du travail).

Les insultes et agressions verbales, répétées, entrent bien dans la définition ci-dessous, dès lors qu'elles portent atteinte à la dignité du salarié, à ses droits au respect et/ou entraînent pour le salarié des épisodes de dépression...

Il est à noter que ces comportements doivent être sanctionnés de la même façon, que les insultes et agressions verbales viennent d'un supérieur hiérarchique, de l'employeur mais aussi d'un collègue ou d'un subordonné.

L'obligation de l'employeur de prévenir le harcèlement moral


L'employeur est dans l'obligation de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de prévenir le préjudice découlant des situations de harcèlement moral (article L. 1152-4 du Code du travail). Il doit notamment porter à l'attention des personnes travaillant au sein de la structure les sanctions pénales applicables en matière de harcèlement, soit deux ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende (article 222-33-2 du Code pénal).

L'employeur doit protéger les salariés mais également les personnes en formation ou en stage (article L. 1152-2 du Code du travail).

Par ailleurs, cette obligation de protection signifie que les victimes d'agression verbale ou les personnes ayant témoigné de l'existence des faits répétés de violence ne peuvent être sanctionnées, licenciées ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour cette seule raison (article L. 1152-2 du Code du travail). Toute mesure répressive qui serait prise par l'employeur à l'encontre d'une victime ou d'un témoin d'un fait de violence et/ou d'insultes est nulle (article L. 1152-3).

L'employeur est responsable en cas d'insultes et d'agressions verbales répétées au travail


Du fait de son obligation légale de prévention, l'employeur est directement responsable des faits de harcèlement résultant d'insultes répétées et des pressions exercées par des formes d'agression verbale qui pourraient survenir au sein de l'entreprise. La survenance de telles situations traduit l'échec de l'employeur de remplir son obligation. Le salarié qui est en victime est alors en droit de demander le versmement de dommages-intérêts.

L'octroi de dommages-intérêts pour réparer le préjudice subi devra donc résulter d'une procédure initiée à l'encontre de l'employeur.

La preuve de l'existence des insultes et de violence verbale et/ou du préjudice qu'elles causent peut résulter de certificats médicaux attestant de troubles moraux, de témoignages, d'échanges contenant les propos insultants,...

L'auteur direct des faits de violence verbale, s'il est différent de l'employeur, ne peut être poursuivi que devant les juridictions pénales dans un délai de 3 ans suite aux faits. Il peut également faire l'objet de sanctions disciplinaires, pouvant aller jusqu'au licenciement pour faute grave (article L. 1152-5 du Code du travail).


 

|  PROCÉDURE  |

Faire cesser les agressions verbales et les insultes

Résolution du litige à l'amiable


Dans un premier temps, SaisirPrudhommes.com permet d'envisager une résolution amiable du litige par l'envoi d'une Mise en Demeure accompagnée d'une déclaration au greffe. La Mise en Demeure est une lettre RAR motivée juridiquement par laquelle le justiciable adresse formellement ses requêtes à son employeur en le mettant en demeure d'éxécuter ses obligations et de faire cesser ses agissements litigieux.

Saisir le Conseil de prud'hommes


En l’absence de réponse satisfaisante, SaisirPrudhommes.com permet de constituer un dossier conforme aux exigences du Code de procédure civil. Nous facilitons l'édition des documents nécessaires à la procédure dans la procédure, de l’audience de conciliation à l’audience de jugement.

Saisir le Conseil de prud'hommes


Le recours à un avocat en droit du travail n’est pas obligatoire néanmoins, en fonction de vôtre affaire et des enjeux cela reste bien évidement possible.

Vous pouvez faire appel à notre réseau d’avocats partenaires.
En tant que justiciable vous bénéficierez :

  • Des services d’un avocat appartenant au réseau afin de vous conseiller, de vous défendre et de vous représenter.

  • D’un accès à un espace client nominatif et sécurisé afin de consulter votre dossier et l’avancement de la procédure.

service procédure avocat

Photo de Marion SOULÉ
Article de Marion SOULÉ
Rédactrice web juridique
Aujourd'hui avocate spécialisée en propriété intellectuelle, Marion a rédigé pour le compte de Litige.fr des articles juridiques. Elle est diplômée d'un Master en Droit des affaires préparé à Sciences Po.